1-QU'EST CE QUE LES D.T.U ?
D.T.U pour Document Technique Unifié, a fait peau neuve en 2013, l'ancienne version datait de 2000.
Comme dans tous corps de métier, celui du peintre est régit par les règles de l'art, et ça n'est pas juste pour mousser une profession qui est loin d'être celle d'un chirurgien cardiaque, mais pour réglementer celle d'un métier technique, et écrire noir sur blanc, les "règles" qui l'a régisse. D'une part, pour que le client sache ce qui sera réalisé dans les travaux de peinture, et d'autre part, pour que le peintre sache ce qu'il doit faire selon le programme défini, des travaux.
Les D.T.U évoluent d'autant que les matériaux forcent le peintre a adapter sa technique à cette évolution industrielle, qu'il ne maîtrise pas.
Prenons l'exemple typique, des peintures acryliques qui sèchent en moins de deux heures et qui autorisent le peintre à redoubler dans la journée (parfois même 2 heures après, toujours se référer aux indications du fabricant, qui tient à disposition des fiches techniques de ses produits).
Il va de soit qu'à une époque pas si lointaine, le peintre utilisait beaucoup plus de peintures phases solvantées, qu'acrylique ! Le temps de séchage était deux à 5 fois plus long, et les peintures grasses, nécessitaient d'être travailler sur le subjectile pour la rendre plus homog-ne et esthétique, ce qui lui laissait largement le temps de travailler sa peinture. Aujourd'hui la dépose doit être rapide et certains gestes ont disparus des chantiers contemporains. Têtues et fausses sont les idées qui affirment le contraire, participant à l'incompréhension générale. Des outils ont vu le jour, et leurs utilisations sont devenus usuelles. Je pense à la "perche", il est certain que de croiser sa peinture, sur un mur, avec une perche, tient plus du contorsionnisme que de la peinture...
On le voit bien, nous sommes arrivé à un stade, ou chacun aimerait que les travaux soient finis avant même qu'ils n'aient commencés ! Les peintures ont donc évoluées en ce sens, et les techniques d'application également.
Il est donc nécessaire, que les normes évoluent aussi vite que les produits commercialisés, mais là encore, les changements ne sont pas aussi rapide qu'on imaginerait. Rendez vous compte, l'établissement et la rédaction des derniers cahiers de DTU du peintre (59.1 de 2013), a pris 2 ans et demi à établir ! Même dans cette période, les produits ont continués à évoluer !
Mais le changement ne s'opère pas, que par la volonté du client, il arrive aussi que les grandes surfaces de bricolage, les industrielles et fabricants, réinventent le glossaire du métier. Aussi devant le chamboulement marketing de ces dernières années, et l'arrivé de terme complètement loufoque ne faisant pas partie du vocabulaire du peintre, les nouveaux DTU ont étaient simplifiés : exemple, l'appellation des "B.S." Brillants Spéculaire, terme employé pour évaluer l'aspect d'une peinture du mat au brillant. On ne dit plus mat, mais on utilise le BS correspondant à la matité : UN CHIFFRE !
Comme quoi, le changement ! est permanent , et chacun joue un rôle dans cette évolution, en bien ou en mal.
Aussi ce cours se base sur les DTU, mais le site docteur peinture n'est pas autorisé (droits d'auteurs) a diffuser une partie ou l'intégralité des DTU.
Cela sera donc une transcription la plus fidèle aux documents originaux sans enfreindre les droits d'auteurs qui s'imposent. Il y a autant de cahier de DTU qu'il y a de métiers dans le bâtiment. Sachez que vous devrez vous acquitter de 170€ht pour l'achat du seul cahier sur les films minces, qui nous intéresse, ici le 59.1 pour avoir accès aux normes en vigueur. D'après certains, les DTU sont à accés libre en Mairie, mais j'avoue ne pas vouloir perdre mon temps à demander ! Information donc à confirmer.
Dernier point, ne confondez pas les normes et les lois. Une norme permettra à un maitre d'oeuvre de faire refaire si les travaux ne sont pas en accord avec les règles d'applications, tandis que les lois, permettrons de poursuivre en justice les contrevenants et autres barbouilleurs.
2-AVANT LA REMISE DE CHANTIER
LES CONTRES-INDICATIONS
Lors de la période dite de "pré-travaux", le peintre devra recevoir de la part du maître d'ouvrage, ou de son maître d'oeuvre, ou de son client qui peut être les deux, tous les plans, croquis et explications complémentaires qui l'aidera dans la préparation des travaux qui lui incombe.
Il devra recevoir également toutes les données caractéristiques des supports qui seront peint (surtout pour les métaux ferreux).
Sans ces précieuses données, et en cas de litige, le peintre ne peut être tenu pour responsable d'un quelconque désordres apparue pendant ou après les travaux, si on ne lui remet pas tous les documents nécessaire à l'identification de cas, pouvant généré un désordre. (j'ai cité comme exemple, ci dessus, le cas des métaux ferreux.)
Prenons l'exemple d'un portail qui sera mis en place à l'extérieur, et qui arrive avec un apprêt de l'usine. Les contres-indications éventuelles, doivent lui être signaler avant le début des travaux. Il pourrait y avoir une incompatibilité avec la peinture que le peintre a choisi pour la protection de ce portail.
C'est un exemple parmi tant d'autres.
FINITION SOUHAITÉE
Le client est rarement informé de l'existence des différentes finitions régis par les DTU 59.1, il peut être donc intéressant que quiconque, puisse lire ce cours.
Avant qu'on ne se lance dans des explications détaillées, il est bon de préciser que le peintre a le choix, aujourd'hui, de ne pas suivre à la lettre les indications des DTU, il peut faire le choix de ne pas réaliser certaines des tâches du processus de mise en oeuvre, le but finale étant d'atteindre la finition désirée par son client !
Si le client souhaite voir toutes les opérations du tableau de mise en oeuvre exécutées, il devra le préciser avant le début du chantier, dans ce cas le peintre pourras en tenir compte et le préciser au moment de la mise en forme du devis.
En tout état de cause, le peintre devra être tenu informé des couleurs choisi selon les subjectiles (les références de couleurs scrupuleusement notifiées), et informer son client de son choix du "type" de peinture qu'il aura retenu, selon le type de pièce. (voir le cours sur "quelle peinture pour quel support")
3-REMISE DU CHANTIER AU PEINTRE
Enfin, c'est à notre tour d'entrer en action !
Aussi j'invite à lire ce chapitre, tous les artisans des corps de métiers différents, qui passeraient par là ! Vous devriez être sensibilisé à ce qui va suivre.
Lorsque le peintre, "réceptionne" le chantier, c'est à dire qu'il va commencer ses travaux préparatoires, en vu de réaliser la mise en peinture:
Les locaux à peindre doivent être propres (pas de traces de colle de carrelage sur les murs, d'enduit projeté sur les portes , de traces de doigts à l'andouillette sur les plafonds, bref PROPRE !!!)
Ils doivent être accessibles dans leur totalité ( le tablier de baignoire, l'évier etc. non placés, )
Ils doivent donc êtres vidés de tout élément, objet matériels, gravats provenant d'un autre corps d'état,(exemple sacs de colle de carreleur, chute de plaque de plâtre à épiderme cartonné type "ba13", coupe de câble électrique en tout genre etc.)
Enfin leur accès doit être réservé au peintre et UNIQUEMENT au peintre, pendant toute la durée de ses travaux , y compris la durée nécessaire de séchage des revêtements exécutés.
Voyons en substance ce que précise les DTU à ce sujet (DTU 59.1 P2 p10) :
Les locaux sont hors d'eau
Ils sont clos, ventilés par vmc ou un tout autre moyen mis en oeuvre par le maître d'ouvrage, (le cas échéant, le client, si il n'y a pas de maître d'ouvrage), et leur degrés d'hygrométrie ne doit pas rendre possible une ré-humidification des surface à peindre
La température intérieure doit être égal ou supérieur aux conditions d'application autorisé par le fabricant.
Chapes, dallages, carrelage, ou analogue, que ce soit sol ou mur, ont étaient exécutés
Les remontées d'humidité qui en proviennent ont disparu, les traces de colles etc ont été enlevées
Si parquet il y a, et que le peintre n'en n'est pas l'applicateur, il devra être posé AVANT son arrivé
Tranchées, raccords, scellements, sont rebouchés et secs
Les essais de fluides (eau, gaz etc) ont été effectués avant, les fuites éventuelles réparées, il n'y a plus de traces d'humidité
La dépose des radiateurs a été effectuée (j'aimerais que chacun se souvienne de ce point ! je n'arrête pas d'en faire les frais dans mes vidéos ! du genre : "ah t'as pas enlevé les radiateurs !:!!! oh mon dieu !!!")
La pose des menuiseries et leurs réglages a été effectué.
Les appareils sanitaires non scellés, ne sont pas encore posés.
Tout le système de poignées, serrures, pênes et toutes les parties mobiles assurant le fonctionnement des menuiseries à peindre, ne doivent pas comporter de traces de peinture... Alors arrêtez de peindre les gonds et démonter ce qui peut l'être avant !
Tout élément qui n'est pas à peindre, intérieur comme extérieur, doit être absolument PROTÉGÉ , cela comprend les sols carrelés, parquets etc, mais aussi les fenêtres, plans de travail, appareil sanitaire si il y a etc. Vous ne souhaitez pas qu'on salisse votre travail ? Vous devez en faire autant pour chaque autre corps de métier, respecter le travail des autres c'est respecter ceux qui l'on exécuté .
Sans être obligatoire, la réalisation d'une surface de référence, avant de commencer les travaux, devient indispensable.
4- EXÉCUTION DES TRAVAUX
Contrôle de la conformité des subjectiles à travailler:
Il est grand temps de passer à l'oeuvre, mais comme deux vérifications valent mieux qu'une, le peintre doit s'assurer que les subjectiles sont conformes aux prescriptions et que de ce fait, il peut peindre sans autres travaux préparatoires et d'apprêt que ceux normalement prévu par ses DTU (59.1 p1-1 paragraphe 7.4 travaux avant mise en peinture), et s'assure que ce que nous venons de voir dans les chapitres précédents, soit conforme.
Si il constate une ou des anomalies, il le notifie sur le DPM (documents particuliers du marché) pour les chantiers conduits par un maître d'oeuvre, autrement il est de bon ton, de conseiller au peintre d'en avertir le propriétaire ou tout du moins son client, pour lui notifier les travaux supplémentaires à prévoir, et éventuellement les coûts que cela va générer. Préférez un document écrit, et faite le signer à votre client.
Si une date de fin de travaux à été programmée, annoncée et ratifiée dans un devis par exemple, la date en sera d'autant repoussée que les travaux supplémentaires, non prévus, s'ajouteront au chantier.
Conditions météorologique
Si avant ou pendant les travaux le peintre constate que l'hygrométrie ou les températures ne sont pas conforme à l'application des peintures selon les DTU, il en avisera le maître d'ouvrage ou à défaut son client, (oralement mais surtout par écrit) . Soit il sera décidé de retarder les travaux tant que les conditions ne s'améliore pas, soit il pourrait être envisagé d'utiliser un appareillage de chauffage, de déshumidification, permettant le retour à la normal, et la mise en peinture des subjectiles par exemple. Les frais engendrées, sont à négocier entre les parties.
Entreposage
Si pour une raison ou une autre, il est nécessaire d'avoir à disposition un local pour stocker le matériel et les peintures, c'est au maître d'ouvrage de s'en acquitté. Une pièce du logement à peindre (par exemple) peut être utilisé à ces fins.
Délais
Tout retard doit être remonté au maître d'oeuvre (ou client) Le peintre devra informé son client, de la date de reprise , si l'arrêt est nécessaire, et de la date de fin de travaux.
5- TESTS DE PEINTURE, QUI PAYE ?
Le maître d'oeuvre et le chantier sont régis par les Documents Particuliers du Marché (DPM, marché publics par exemple) sont à la charge de l'entrepreneur , si le DPM le précise :
les essais supplémentaires, et contre-essai que seul l'entrepreneur à décider, seront à sa charge. (cela comprend la main d'oeuvre et les matériaux pour ces essais)
Il n'ai pas fais mention de l'exemple d'un artisan chez un particuliers, mais on peu aisément supposé, qu'à la demande du client, le produit est payé par lui, et que par "geste commercial", le coût de la main d'oeuvre de l'essai est assuré par l'entrepreneur.
Lorsque le chantier est régit par les DPM, le maître d'oeuvre, doit prendre quelques échantillons de peinture, et les conserver jusqu'à la fin du chantier. En cas de désordres lors de la mise en peinture, le maître d'oeuvre pourra ainsi, réaliser des tests.
Toutefois l'entrepreneur, peu demandé un essai, si il le juge nécessaire.
6- TRAVAUX APRES PEINTURE
A la fin des travaux, le peintre doit nettoyer son chantier. Il est tenu responsable qu'à la hauteur de ses salissures, (celles occasionnées par sa seule intervention).
Il assure l'enlèvement de ses PROPRES PROTECTIONS.
ENSUITE ET ENSUITE SEULEMENT , LES AUTRES CORPS DE MÉTIERS PEUVENT INTERVENIR POUR :
Ajouter les poignées de porte, les joints et butoirs de menuiseries,
les inter, les prise de courants,
les miroirs, mobiliers de cuisines, de sanitaires, la robinetterie, chauffe eau, etc etc
les revêtements de sols souples (hors prépa comme le ragréage par exemple qui sera fais avant la mise en peinture)
ponçage et vernissage des parquets, marbre, lustrage etc
remontage des radiateurs
EN RÉNOVATION OU ENTRETIEN, SONT EXCLUS :
Tout équipement en général
la robinetterie
et les chauffe-eau.
7- CONTROLE ET RÉCEPTION DES TRAVAUX
Une attention particulière a aussi été portée à la rédaction du contrôle de l'état de finition, source de conflit au moment de la réception. Les rédacteurs de la commission ont révisé le texte en distinguant les surfaces verticales des horizontales (les plafonds), et l'éclairage est décrit de façon précise : il n'est pas rasant ; lorsqu'il est artificiel, il est situé à plus de 2 m de distance, un peu à l'arrière et au-dessus de l'observateur, d'une puissance maxi de 100 W sans être halogène. Enfin, le cahier des clauses spéciales se voit aussi apporter quelques changements avec l'ajout de précisions dans le paragraphe «Remise du chantier au peintre» et l'apparition d'une annexe fixant des limites en terme de polychromie, ce qui permet la facturation éventuelle des demandes particulières. Pour aider les entreprises et en particulier le personnel de chantier à mieux maîtriser les spécificités du NF DTU revisé, un calepin de chantier lui est consacré.
EN EXTÉRIEUR, NE PEUT PAS ETRE CONSIDÉRÉ COMME NON-CONFORME, le dépôt provenant de l'atmosphère, comme le pollen, sable, polluants, insectes etc. L'intervention de l'entrepreneur pour le nettoyage de ces surfaces, doit être facturé et payé par le client, en travaux supplémentaires.
De faible écarts de couleur et de brillance sont acceptables
EN CAS DE DÉSACCORD sur la conformité de l'ouvrage, il sera procédé au contrôle des caractéristiques de l'article 8 de DTU 59.1 P1-1 5
EN CAS DE NON CONFORMITÉ c'est le peintre, qui à ses frais, devra procéder aux travaux de réfections nécessaires.
En revanche si le maître d'ouvrage (ou client) a ordonner de peindre alors que les conditions météorologiques n'étaient pas conforme aux recommandations du fabricant (par exemple ne pas appliquer par temps de pluie, ou par température inférieur ou égal à 5°c) , cela ne sera pas imputable au peintre.
8- LIMITES DE PRESTATIONS
Même si c'est un tout petit chapitre dans les DTU 59-1p2 , je trouve utile de signaler :
Que les réchampis ne sont limités, qu'aux plafonds, huisseries et plinthes.
Que sur un chantier inférieur à 1000m² seules 4 teintes seront tolérées
Que pour un chantier complet chez un particuliers, mais également des établissements hospitaliers, groupes scolaires etc, un maximum de 7 teintes par étages sera toléré.
Et pour une seule pièce, sont tolérées, une couleur pour le plafond, 2 teintes maxi pour les murs, et une seule teinte pour toutes les menuiseries de la pièce.
Il est utile, à mon sens, pour les artisans, de connaître ces limites de prestations. Les DTU n'encadrent pas seulement la qualité redevable au clients pour un devis signé dans les règles de l'art, mais apporte également un minimum de confort à l'applicateur.
EN CONCLUSION - LE MOT DU DOC
Je ne suis pas avocat, spécialiste des conflits entres particuliers et entrepreneurs, mes cours ont valeur de support pédagogique, mais ne remplace pas ceux d'un professeur des écoles, et encore moins les compétences d'un tribunal.
Le site "docteur peinture" n'a pas pour objectif de se substituer aux documents DTU .
Ce cours est à titre informatif, comme tout le reste d'ailleurs. Si vous avez des problèmes sur votre chantier, que vous soyez entrepreneur ou client d'un artisan, vous devrez vous retourner vers les administrations compétentes, vers un avocat spécialisé en droit et litige du bâtiment, je ne pourrais répondre à toute demande particulière qui irait dans ce sens.
Il y a aussi le bon sens, on peut-être procédurié mais aussi s'adapater à chaque cas de figure. Quand un plombier un peu pressé et surtout égoïste, a poser tous ses radiateurs, vous n'allez pas tout arrêter pour votre client pour les faires déposer, sauf si cela est impossible, mais convenez alors avec le client, que l'arrière des radiateurs ne pouront être peint correctement !
Mars 2019 / Juillet 2024
Docteur Peinture ®
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