Vous avez de la chance et pas tant que ça ... car la fissure structurelle est la fissure qui se repère le plus facilement au milieu des autres. Elle est visible aussi bien de l'extérieur, qu'à l'intérieur. Les fissures structurelles ont plusieurs stades, le stade le plus grave nécessitant un relogement urgent ! Dans ce cas, vous comprendrez que ça n'est plus du ressort du peintre ? (voir ci-dessous).
La plupart du temps, les fissures visiblent à l'extérieur, partent des fondations et s'élèvent au point culminant des murs. Elle n'ont pas toujours un cheminement régulier et droit. Les plus importantes arrivent a briser en plein milieu la plus dûre des pierres ! Lorsque-vous observez la fissure de l'intérieur, elle peut suivre la direction de celle visible de l'autre côté du mur... ou pas ! Les fissures structurelles sont en effet, erratiques, si bien qu'elles peuvent être visibles en plein milieu de la maison, comme sur un côté !
Les catastrophes naturelles ont coûté 10 milliards d'euros en 2022 !
Elles peuvent être visibles également autour des ouvertures ! Les trous laissés béants par la présence d'une porte ou d'une fenêtre, fragilisent la structure à cet endroit ! Bien souvent les fissures sont très larges, une main peut y passer facilement, et elles peuvent aussi bien atteindre vos plafonds.
L'analogie parfaite c'est celle d'un fromage que vous coupez en deux !
La coupe est aussi bien au dessus, en dessous, que sur les côtés ! C'est ce qui se passe avec une maison atteinte par ce désordre.
Alors d'où ça vient ?
Il y a deux possibilités. Un défaut de fondation ou un problème de mouvement de sol.
Quand l'occasion se présente, je conseille souvent aux futurs acéquereurs d'aller faire une recherche sur internet de la zone dans laquelle ils recherchent un bien ou un lieu où faire construire, et de taper "déclaration de catastrophes naturelles". Ou bien d'utiliser ce moteur de recherche mis en place par le gouvernement.Toutes les communes, qui en font la demande, sont répértoriées sur le net ! Exemple ci-contre d'un appel à témoin dans une petite commune du Loiret, en vue d'une déclaration à l'état de catastrophe naturelle.
Les sols argileux sont les plus fragiles (exemple, le bassin Toulousain). Imaginez une terre faite de terre glaise qui tour à tour se solidifie pendant les périodes de canicules, puis redevient boueuse lorsque les pluies arrivent ! Cela provoque des innondations et des mouvements de terrain. Lorsque la bâtisse a été construite sans précaution aucune (pieux ou micropieux) alors elle finit par rompre.
Pour lire le pompeux et fatiguant décret complet sur l'indémnisation des catastrophes naturelles, c'est ici
Les biens sinistrés doivent obligatoirement être couverts par un contrat d'assurance "multirisques" avec l'option "catastrophe naturelle".
A lire aussi : Quelle solution de rénovation pour vos murs ?
Que peut-on faire ?
J'ai pour anécdote, l'histoire de ce château dans l'Yonne, qui trône fiérement dans son écrin depuis des siècles. D'une beauté rare, il était entouré autrefois de douves généreuses, mais suite aux changementx climatiques, ces dernières ont fini par se tarir, entrainant un mouvement des sols autour de la structure même du château ! Jusque là rien d'alarmant (et encore !), sauf que les spécialistes se sont vite rendus compte que la partie du château qui présentait une fissure structurelle, était bâtie à même le sol, sans aucune fondation rocheuse ! La tour qui borde l'édifice menace aujourd'hui de s'éffondrer sur elle même ! Pourtant là, on parle de château et pas d'une petite maison en parpaing ou en brique construite dans les années 90 ! Difficile cependant, de trouver un responsable "vivant". Mieux vaut avoir alors, un bon avocat.
De façon préventive, aujourd'hui, une étude de sol reste obligatoire pour toute nouvelle construction. Selon les obligations règlementaires de la loi ELAN, l'étude de sol s’applique si votre parcelle se situe dans une zone d’exposition au phénomène de retrait-gonflement moyenne ou forte. Dans le cadre de la vente d’un terrain, vous devez obligatoirement fournir une étude géotechnique de type G1 PGC (Principes Généraux de Construction) pour satisfaire les exigences des articles L.112-21 et R.112-6 du Code de la construction et de l’habitation. L'étude de sol permet normalement de détecter les zones à risques et de décaler la future construction à un endroit plus stable ou à défaut de réaliser des fondations sur une structure prenant "racine" à quelques mètres sous terre, sous forme de pieux. Mais lorsque la bâtisse est déjà en place, récente ou pas, malheureusement, alors il n'y a qu'une chose à faire c'est contacter votre assurance.
Comme toujours, il faut d'abord identifier les responsables pour faire payer ! Géomètres, maçons, la nature !...
En contactant votre assurance, un expert sera dépêché pour réaliser une étude au sujet de votre bien. Il déterminera les responsabilités avant toutes démarches juridiques.
Lorsqu'il s'agit d'un bien en co-propriété, vous devrez d'abord vous retourner vers le syndic qui gère le bien, c'est lui qui devra se charger des démarches primitives, car c'est lui qui est responsable du gros-oeuvre.
Plusieurs cas sont possibles :
La commune où le bien se situe, a été reconnue, zone de catastrophe, dite, naturelle, c'est l'état qui décide d'un tel désordre, et c'est l'assurance qui remboursera les frais.
L'étude de sol est passée à côté, le géomètre pourrait en être inquiété.
Le maçon n'a pas fait dans les règles de l'art, c'est sa décennale qui prendra le relais (avec un délai maximal de 10 ans après l'achèvement des travaux).
Ceci étant dit, ne signez pas vos contrats d'assurances sans en avoir scrupuleusement analysé leurs détails ! C'est TOUJOURS lorsque l'on a besoin d'eux, qu'il y a une couille dans le potage !
Sachez encore que pour vous aider, dans les cas les plus grâves, un avocat pourrait vous être très utile. C'est comme tout, les avocats ont leur spécialité et même si certains font des miracles lorsqu'il s'agit de condamnation pour meurtre, ils seront bien démunis pour une fissure structurelle
Quels sont les travaux à réaliser ?
Une fois que les responsabilités sont bien identifiées, parfois hélàs après un long procés, alors les travaux peuvent enfin commencer.
Lorsque le bien est irréparable, alors il sera simplement détruit et les gens relogés ailleurs, mais dans la plupart des cas, il est faisable de ratrapper une structure fragilisée par ses fondations, alors vous serez relogés (ou pas) le temps des travaux.
La solidification de la structure consiste à réaliser des micropieux sous la maison et à plusieurs endroits (une vingtaine environ selon la surface du plancher). Les revêtements de sols sont alors détruits et un mini engin de chantier placé à l'intérieur pour percer des pieux à l'aide d'une mini-tarrière.
A voir ensuite, si l'assurance prend en charge la pose d'un nouveau revêtement de sol et les dégâts éventuels qu'auraient subis les huisseries, les murs et les plafonds.
Conclusion
Ne faites jamais tous vos travaux de refection décorative sans l'avis d'un expert. L'idéal étant un maçon. Même un peintre (confirmé), pourra vous dire s'il y a un souci d'après les fissures qu'il repère.
Contactez toujours votre assurance, bien souvent (selon votre niveau d'assuré) et en contre partie d'une franchise, le chantier sera pris en charge intégralement.
Juillet 2024
Docteur Peinture®
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