MASQUES FFP3

Puisque l’époque veut que nous soyons confinés chez nous, à cause d’un virus qui tue à travers le globe, sans distinction d’âge ou de classe, il est peut-être de bon aloi d’écrire un article théorique sur le plus absent des moyens indispensables de protection des voies aériennes : le masque. (article écrit en 2020 en pleine crise du covid)

ATTENTION toutefois, ce cours est écrit pour l’utilisation dans le milieu du bâtiment .

Je vous incite fortement à regarder (si cela n’est pas déjà fait) cette vidéo qui traite du sujet très controversé des C.O.V. présents dans l’air de nos habitations, mais surtout dans les peintures et les matériaux de toutes sortes. Bizarrement, il y a des vidéos qui n’intéressent pas le plus grand nombre alors qu’elles sont véritablement d’utilité publique. Je rappelle que pour un air sain dans la maison, l’aération, 10 min tous les matins, reste le meilleur moyen de protéger ses poumons tout en renouvelant l’air. Lorsque l’on parle de masque, on retient deux catégories, les jetables et ceux qui ne le sont pas. Voyons ça

LES JETABLES

La norme Anglaise, norme EN149 de 2001, définit trois types de « puissances filtrantes » = FFP1, FFP2 et FFP3. FFP pour Filtering Facepiece Particles / Pièce Faciale Filtrante à Particules (PF3 ou FFP3, c’est la même chose). Les masques sont donc classés en trois « pouvoirs filtrants » du plus faible= 1 au plus fort= 3. Les FFP3 sont toujours équipées de valves de respiration , tandis que les 2 et les 1 peuvent être vendus sans. Ces masques sont les plus faciles à porter ! Cela ne génère pas de buée pour le port de lunettes. Il est très facile de respirer au travers tout en travaillant, même si on ne fera pas un marathon avec, mais on est très loin de l’inconfort des masques complet et/ou à cartouches que nous verrons par la suite.

LEURS UTILISATIONS :

LE FFP1 est utilisé contre les poussières fines, suffisant pour la plupart des activités de bricolage, mais attention pour les professionnels, l’amiante présente encore dans beaucoup d’anciens édifices, doit vous faire choisir un FFP3.

  • silice, ciment graphite
  • laine de verre
  • souffre
  • métaux ferreux
  • bois tendre

LE FFP2 a une protection plus importante que le FFP1, il est utilisé contre les particules fines et toxiques, comme la présence de résine. C’est celui aussi le plus utilisé en milieu hospitalier grâce à sa protection anti virale. Parfait lorsque l’on nettoie des murs moisis !

  • Champignons
  • Ponçage du métal
  • Les virus grippaux
  • Les vapeurs de détapissant etc.

LE FFP3 est la protection maximale, pour ne jamais être au dépourvu sur un chantier, c’est celui que j’utilise le plus, mais forcément, c’est celui qui est vendu le plus chère (souvent plus de 10 euros l’unité).

Il est polyvalent et protège très bien pour les cas cités précédemment, mais il est essentiel contre la protection des substances les plus dangereuses, encore présentent dans le bâtiment, comme le plomb ou l’amiante. Il existe deux autres types de protections réutilisables pour des cas plus difficiles, que nous citerons à la toute fin de ce cours.

COMMUN AUX TROIS / Si le masque est déchiré ou endommagé, il n’est plus utilisable. Il a également une date limite d’utilisation, qui est inscrite sur son emballage. Ces masques sont à usage unique et doivent être jeté après leur utilisation. Il existe cependant des masques jetables réutilisables, là encore renseignez-vous au moment de l’achat.

LES RÉUTILISABLES

Lorsque la poussière n’est plus le seul ennemi du peintre, on change de protection. En effet, les masques jetables, vus précédemment, ne sont pas ou peu utilisables contre les gaz et vapeurs de peinture. C’est pour cela que, lorsqu’on travaille à l’airless, il faudra utiliser un masque à cartouche, demi-masque ou masque complet.

Ces masques sont évidemment les plus chers à l’achat. Leur entretien l’est tout autant ! Une cartouche, en moyenne, varie entre 20 et 130 euros la paire, selon leur performance.

LE DEMI-MASQUE ne protège que les voies aériennes (nez, bouche). Il est équipé d’un système d’attaches rapides, adaptable à toutes les têtes. Il a deux soupapes, pour respirer et expirer, et un emplacement pour recevoir des cartouches vissables. Attention, il existe là encore des masques jetables en demi-masques qui offrent la même protection que les autres, mais ont une date maximale d’utilisation (ce qui est d’ailleurs le cas pour les cartouches elles-mêmes !

LE MASQUE DE PROTECTION INTEGRAL, protégera aussi bien les voies aériennes et de part sa morphologie, la protection de la zone oculaire.

COMMUN AUX DEUX / Le plus handicapant pour un travailleur, c’est la nécessité de faire plus d’efforts pour respirer. Il est difficile de travailler longtemps avec ce genre d’équipement, qui toutefois ne protège pas, ou très mal, contre les vapeurs de carburants par exemple. Le taux d’oxygène doit absolument dépasser les 17 %, autrement dit un travailleur qui devrait agir dans une zone confinée, totalement dépourvue d’oxygène ou à un taux raréfié (comme des silos, des réservoirs à carburants ou des cabines de peintures, carrosserie ou aéronautique), sera amené à utiliser un système ventilé mécaniquement. Ce qui nous amène aux derniers modèles.

VENTILATION ASSISTÉE

Abordons le dernier, le modèle à ventilation assistée, qui, comme son nom l’indique, est utilisé en liaison avec un système respiratoire mécanique extérieur, sous forme de bouteilles ou de respirateur mécanique externe. Pour avoir utilisé ce modèle dans des conditions très particulières (réservoir d’avion), la respiration se fait aussi naturellement qu’à l’air libre, à ce détail près : c’est que la respiration est assistée et que si le système respiratoire tombe en panne, c’est l’asphyxie assurée. C’est pourquoi l’utilisation de ce système nécessite des normes de sécurité très strictes et particulières. Un travail toujours en binôme, et un assistant extérieur qui doit pouvoir intervenir en cas de problème. Les systèmes de branchement rapides sont assez hétérogènes mais sont basés sur le même principe, à savoir un système de trip d’air comparable aux installations pneumatiques d’usines.

LA NOMENCLATURE

Il existe une multitude de cartouches et de filtres selon l’environnement de travail. Leur durée de vie est variable, mais une date limite d’utilisation y est inscrite. Nous allons essayer d’être concis. Les chiffres qui suivent ne sont pas à apprendre par cœur, mais vous devez pouvoir repérer votre environnement de travail et vous protéger en conséquence.

FILTRES À GAZ

Il existe trois classes de filtres à gaz :

  • Classe 1 (filtre galette) petite capacité, teneur en gaz inférieure à 0,1 % en volume
  • Classe 2 (filtre à cartouche) moyenne capacité, teneur en gaz inférieure à 0,5 % en volume
  • Classe 3, pour une teneur inférieure à 1 %

FILTRES À PARTICULES

« Protègent contre la poussière, les vapeurs et fumées, les virus. Tout comme les filtres à gaz, ils sont conditionnés en trois catégories selon le type de particules.

  • Classe 1, appelé P1, contre les particules solides sans toxicité spécifique
  • Classe 2, appelé P2, contre les aérosols dangereux ou irritants, solides aussi bien que liquides (comme la silice ou le carbonate de sodium)
  • Enfin, la classe 3 (P3), meilleure protection des trois, contre les aérosols toxiques solides ou liquides (nickel, uranium…)

FILTRES COMBINÉS

Ils combinent les deux catégories précédentes. Dans la majorité des cas, les filtres utilisés dans l’industrie sont combinés, couvrant ainsi aussi bien les aérosols que les gaz ou autres vapeurs.

Exemple de filtre combiné, où l’on peut voir tout ce que l’on vient d’aborder précédemment

A chaque utilisation, sa protection. Mais retenez que pour vos travaux de peinture, le masque FFP2 sera le plus utilisé, et que pour des cas plus dangereux, comme la présence d’amiante avérée ou suspectée, il faudra travailler avec un FFP3 et une ventilation du local.

Juillet 2024 – Docteur Peinture®

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