En complément de mes nombreuses vidéos traitant du sujet et en complément de mon livret n° 1 qui détaille les étapes à suivre pour réussir la mise en peinture d'un plafond, voici ce petit cours théorique.
Ce que je vois
Il faut comprendre ce que je vois, pour comprendre d'où viennent les traces sur un plafond. Dans l'absolue, ce que je vois est une trace, mais a des origines diverses. Vous aurez compris qu'un ensoleillement peut accentuer ces effets, que la disposition de l'entrée d'une pièce peut avoir aussi des conséquences sur la visibilité des traces, mais des choses plus subtiles, dont vous ne vous doutiez peut-être pas, peuvent-être à l'origine de ce désordre esthétique.
Voici diverses causes connues de traçage :
Joint de placo mal fait, ou placo mal posé. On comprendra l'importance d'une préparation sur un plafond qui n'as pas reçu la meilleur des finitions par les plaquistes ou jointeurs. Lorsque vous signez un devis avec un artisan, il doit détailler la finition apportée, si tel n'est pas le cas, demandez le lui et faite lui inscrire sur votre devis avant signature.
En effet il existe plusieurs types de finition, de la plus à la moins soignée, et forcément du plus chère au moins chère. Une peinture ne rebouche pas et si votre plafond est mal préparé, mauvais ponçage compris, avec un grain de papier trop grossier par exemple, vous pouvez être confronté à ce type de traces. Pour supprimer cette possibilité, il n'y a qu'un ratissage complet et bien exécuté qui sera la solution.
.Embuts. J'en parle souvent, car beaucoup ne
connaissent pas ce phénomène, à commencer par ceux qui devrait : les revendeurs de peintures (gsb ou pro confondus, pas de jaloux). Les embûts peuvent apparaître, sur des supports non bloqués ou mal bloqués, en d'autres termes, uniquement sur du placo brut, jamais peint, et si vous avez sauter l'étape de l'impression. Lorsque vous appliquez une peinture, dite de finition, sur un plafond brut, la peinture peut ne pas "adhérer" correctement partout, ou être absorbé différemment selon l'endroit du subjectile, il faut absolument avoir imprimé le subjectile avant d'attaquer la mise en peinture finale.
Le sens du pommelé. Même si cela est de moins en moins vraie, surtout avec les peintures et les outils modernes, le sens d'application de la peinture, peut donner des traces. En lissant la peinture dans le même sens, on met fatalement, le sens du grain de l'aspect, dans le même sens. L'ombre, générée, même infime, peut donner une variation visuelle et des traces. Comme un arbre qui se penche dans le sens inverses des autres, apporterait une ombre différente à la forêt, vous voyez le principe ? Maintenant si vous êtes déjà très lent à peindre, mieux vaut s'appliquer à étaler la peinture correctement plutôt qu'à l'homogénéiser.
Description du schémas : Sur ce dessin, on peut observer de près l'aspect de la peinture après séchage. A droite l'arrivée des rayons de la principale source de lumière. Si le grain a été "posé" (placé) dans le même sens (pommelé 1), l'ombre qu'il va générer sera plus homogène que le pommelé 2, qui lui n'a pas été lisser dans le même sens, entrainant ainsi, plus de traces.
Le manque ou le surplus. La cause la plus fréquente. Si dans la dépose, il y a trop de matière au même endroit ou pas assez de peinture (peinture tirée), en séchant cela laissera apparaître des traces.
Séchage trop rapide. Cela peu dépendre de deux facteurs, le premier, la rapidité d'exécution du peintre et le second, le temps de séchage de la peinture. Les conditions climatiques doivent toujours être prises en compte, surtout quand c'est chez vous et que vous avez le temps de décaler ce genre de travaux.
Ce que traditionnellement faisait les peintres
Vous rencontrerez, peut être, des dinosaures, qui peignent à l'escabeau et sans perche ! Eventuellement quelques uns plus dégourdis, qui travaillerons depuis une PIRL (plateforme individuel roulante légère). A moins de vouloir faire de la musculation en même temps que de faire ses travaux, la mise en peinture d'un plafond est suffisamment fatigante pour ne pas en ajouter. D'autant plus que les peintures modernes ne laissent plus autant de temps de travail qu'avant.
ALORS POURQUOI AVOIR DES PEINTURES AUSSI RAPIDES A SECHER ?
Et bien la faute à vous tous ! Les fabricants ce sont affairés à s'adapter à la demande ! Le particuliers, toujours aussi prompte à finir ses travaux, trouvait que 24 heures de séchage étaient certainement trop pour lui ! A moins que ce soit dû au réchauffement climatique !!!! Je rigole bien sur. Avant les années 90, la technique de travail était à peu près identique à ce qui suit : La technique s'adaptait aux peintures et aux outils de l'époque. Les peintures pour plafonds n'étaient fabriquées qu'en phase solvantée, laissant un temps d'ouverture et de travail, exceptionnellement très long (le temps de séchage entre deux couches également). La consistance même de la peinture, ne permettait pas de l'étaler une bonne fois pour toute sans la travailler (croiser). Les perches étaient peu ou pas du tout utilisées. A l'école le peintre apprenait ainsi : Il peignait le tour du plafond au fur et à mesure de son avancement, et utilisait l'escabeau pour se déplacer. La dépose était sans doute , à peu près similaire, à ce que vous me voyait faire dans mes vidéos, à ceci près, c'est qu'une fois déposée , on étalait la peinture dans un sens et on couchait le grain dans l'autre (vers la source de lumière), tout cela pour étaler une peinture peu homogène . Le peintre avançait ainsi par zone d'environ 1 à 2 m², en se déplaçant latéralement depuis la source principale de lumière vers le fond de la pièce. Il réalisait toujours, deux couches de peinture. Avec de l'entrainement, OUI, on peu encore le faire !!!! Bien évidemment !!!!
Mais vous qui lisez ces quelques lignes, et qui êtes un particuliers, ma chaîne toute entière vous est dédiée, alors NON, vous n'arriverez jamais à être aussi rapide pour travailler les peintures acryliques qui de toute façon, commencent à sécher après 10 minutes sur un subjectile.
Ce que je vous conseille de faire ou pas...
-Sur des plafonds trop grands pour votre vitesse (+ ou - 30m²), SURTOUT, quand vous travaillez en été ! Achetez de préférence, des peintures glycéros (solvantées), plus longues à sécher, mais surtout , plus longues à travailler.
-Préférez des papiers à poncer fins, (du 120 dégrossie trop et risque de rayer l'enduit. Cela peu laisser, en lumière rasante, des traces de rayures sous une peinture velours , satiné ou brillante), mais sur des ratissages classiques, du 180 sera le maximum que je vous conseillerais, le 200 ou 240 étant l'idéal, mais le temps de ponçage s'en voit carrément triplé.
-Travaillez avec les outils à votre disposition, même si le déplacement est maladroit au début, on prend vite le coup de main pour peindre à la perche. Vous pouvez même peindre les cueillies à la perche avec cet accessoire très pratique, à condition que vous ayez tous vos murs à peindre ensuite.
-Peignez tous vos angles de la pièce (cueillie) avant de peindre le reste du plafond. (même avec une acrylique qui séchera bien avant que vous ayez fini de peindre entièrement ). Si vous approchez vos coups de rouleau au plus près du mur et des cueillies, il n'y aura aucunes traces de séchage.
-Faite une couche en travers de la lumière et une seconde dans le sens de celle ci, regardez la vidéo "test" de quatre façons de faire, et une à ne jamais reproduire :
-Le travail à deux ou trois, pourrait être une bonne idée, mais si déjà seul, vous avez du mal à avancer ! ça sera encore plus compliqué à trois. Voici une vidéo technique sur la mise en peinture à deux
-Utilisez de préférence des rouleaux qui restituent correctement la peinture dont ils sont imprégnés. (micro Hd pour moi, la rolls des manchons)
-Utilisez tout ce qui vous fera gagner du temps dans l'application, et notamment les perches et les embouts pour brosse sur les perches.
-N'hésitez pas, si vous êtes un bricoleur régulier, à vous fabriquer ce genre de petit chariot, qui vous permettra de vous déplacer plus rapidement sans vous fatiguer.
EN CONCLUSION SIMON
Tous ces conseils partent du bon sens. On cherchera à tout prix, à limiter nos déplacements pour gagner du temps.
Je trouve ça idiot de voir des peintres poussiéreux, s'obstiner .
On a les moyens pour se faciliter la vie, les matériaux d'aujourd'hui ne nous laissant plus trop le choix. Il n'y a pas de produits miracles pour retarder les séchages, faites avec ce qui existe sur le marché, ou alors créez les vôtres ;)
Docteur Peinture ®
Novembre 2020 / Juillet 2024
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